Le chancel ou cancellus était une clôture de pierre qui, dans l’art paléochrétien, forme un enclos rectangulaire, ou une barrière situé en avant de l’abside; le chancel sépare ainsi le chœur liturgique des autres parties de l’église. les parois du chancel sont de faible hauteur et percées de plusieurs portes.
Il se composait de piliers entre lesquels étaient glisseés les dalles. La cathédrale a conservé 17 de ces pierres grâce à leur réemploi lors de la reconstruction de la cathédrale au XIe ème siécle, en les incluant dans les piliers.
Outre les pierres de chancel, nous avons : deux pierres d’ambon, construction surélevée dans l’enceinte du chancel d’où on lisait l’évangile, ancêtre du pupitre. L’une est fixée au mur dans la chapelle sous le clocher et décorée d’un phénix. L’autre se trouve en entrant à main gauche après l’escalier des tribunes ; elle semble être le haut de la rampe d’accès.Un oiseau, probablement un paon, boit dans un vase décoré d’un autre oiseau, alors qu’un serpent menace le col du paon.
Une autre très belle dalle, de grande dimension et d’usage inconnu, se trouve dans la chapelle du Saint Sacrement sous le clocher.
Toutes ces pierres portent le motif classique des entrelacs carolingiens composé de rubans, croisés ou noués, agrémentés de fleurons, de pampres, de feuilles, de croix et d’oiseaux. Ces décors viennent de modèles provenant de Constantinople, de Syrie, voire de Perse.
On relève deux époques de réalisation :
trois pierres mérovingiennes au mur dans la chapelle du Saint Sacrement, aux environs de 700 ;
quatorze pierres carolingiennes réparties dans les piliers de la nef et la rue de l’Évêché, aux environs de 800.
L’installation à Vence du premier évêque, Saint Eusèbe, date de 374.
Très récemment,nous venons de découvrir ce fragment de poteau de chancel carolingien, jamais inventorié qui se trouve dans le mur extérieur de la travée sud à environ 5 mètres de haut, ce qui porte à 18 cet ensemble de pierres.
« La cathédrale de Vence est certainement l’édifice roman du sud-est de la France qui recèle la plus riche collection de sculptures à entrelacs » (Micheline Buis 1975).
Pour une étude plus complète et une bibliographie : www.archeo-alpi-maritimi.com/chancelvence.php
