Le temple romain
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Nous avons la preuve de l’existence d’un temple dédié à Mars et Cybèle par les inscriptions romaines sur deux pierres incluses dans le mur de la cathédrale face à la mairie.

 

Sur l’une, la pierre du taurobole, un texte est gravé, dont M. J. R. Bourguignat dans son ouvrage  Inscriptions romaines de Vence  nous donne la traduction : «À la mère Idéenne ; Valeria Marciana, Valeria Carmosine et Cassius Paternus, prêtre, à ses frais, ont célébré le sacrifice du taurobole.»

« Pour faire le sacrifice des tauroboles, on creusait une fosse profonde, couverte de planches, trouées en plusieurs endroits, sur lesquelles on égorgeait un taureau ; le prêtre destiné à faire l’expiation se tenait sous les planches, vêtu d’une robe de soie et portant sur la tête une couronne ornée de bandelettes ; il se tournait de façon à recevoir le sang sur toutes les parties du corps. Dès que la cérémonie était achevée, il sortait de la fosse, et le monde se prosternait devant lui, comme s’il eût représenté la divinité pour laquelle on offrait le sacrifice ; ses habits ensanglantés étaient regardés comme des choses sacrées, on les conservait avec beaucoup de religion. » (Papon, Histoire gén. de Provence, t. 1, p. 62.)

 

Les historiens pensent que ce sacrifice du taurobole fut imaginé vers le IIIe siècle par les païens pour l’opposer au baptême des chrétiens, dans l’intention de purifier les fidèles de leurs fautes, en invoquant Cybèle, la bonne déesse.

Ce genre de sacrifice pouvait donc exister environ 150 ans avant l’intronisation de notre premier évêque (en 375).

L’autre pierre porte «  Marti Vinto »,  etc… Cette indication prouve qu’il existait un temple  de cette divinité .

 

Si ces deux inscriptions démontrent bien que le temple était dédié à Mars et à Cybèle, elles ne nous renseignent pas sur son implantation.

 

Selon la légende, reprise par certains auteurs, l’avancée en pierres, qui se trouve place Godeau accolée à l’abside et munie d’une étroite baie ébrasée était une partie du temple romain. Il n’en est rien. Il s’agit en fait d’une construction postérieure à la construction de l’abside, qui venait renforcer la paroi de l’importante niche creusée dans le mur de l’intérieur pour y placer, jusqu’au XVe siècle, le tombeau de saint Véran ou peut être celui de Saint Lambert. La légende dit qu'il entendit les travaux de sa chambre et vint le bénir ( 1154)?.

 Cette niche est toujours visible derrière l’autel.

 

Les belles pierres de taille reposent sur les fondations mises à nu par l’arasement des terres consécutif à la fermeture du cimetière.